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Nos pages "conseils".

Divers textes glânés sur le net ou observations au seins de notre élevage de Shiba Inu, n'oubliez jamais que seul un vétérinaire ou un spécialiste peuvent vous conseiller et ceci uniquement après avoir ausculté votre chien !! sur le net tout est vrai, et tout est faux ou mal adapté car chaque chien est différent selon la race, son éducation et son environnement.



Le chien destructeur

 

Le chien qui provoque des « destructions », aboie ou souille la maison de ses déjections quand vous tournez les talons, ne se « venge » pas ! Cette première croyance du chien qui ainsi se vengerait n’est qu’une interprétation humaine et erronée, qui voile notre ignorance de la spécificité de l’animal.

 

Mais alors qu’est-ce qu’il a à "détruire" ainsi ?

 

Un chien resté seul se mettait à tourner, courir à la fenêtre, gémir quand ça n’était pas hurler, chercher partout les traces de son propriétaire comme pour le faire être présent, trouver son odeur sur les coussins et les accoudoirs du canapé, les chaussons oubliés là, le tee-shirt accroché à la patère, le livre qu’il lisait hier soir. Le chien se saisissait alors tour à tour de l’un ou de l’autre de ces objets pour les mordiller, dans une vaine tentative d’y trouver un apaisement à sa détresse.

 

Le chien exprime simplement la détresse qu’il ressent quand il se retrouve seul sans son propriétaire. Inquiet, il essaie (maladroitement) de se libérer de sa tension intérieure en la redirigeant dans des actions de secouement, mâchouillement ou grattage de ce qui est à sa portée, provoquant, il faut bien le dire, quelques dommages collatéraux. Malheureusement, cela ne lui apporte pas l’apaisement recherché, puisque seule la présence de son propriétaire le sécurise vraiment.

 

Désemparé car trop dépendant

 

La grande dépendance (appelée couramment « hyper attachement »), c'est-à-dire une dépendance intense à une seule personne dans sa famille, est à la base du désarroi chez l’animal quand cette personne s’absente, mais pas seulement.

 

Un autre chien vivait les choses un peu différemment, il semblait animé de grande frustration à voir s'absenter ses propriétaires dont il avait d'ordinaire l'attention et la disponibilité, quand ceux-ci étaient présents à la maison !

Quand ses maîtres sortaient sans lui, ils se comportaient, en fait, en propriétaires indépendants et donc en toute contradiction (pour le chien) avec la plupart de leurs comportements habituellement attentionnés et disponibles vis-à-vis de leur chien.

Du coup, animé de vives tensions,  il se distinguait en sauts et grattages sur la porte de sortie (d'où des dommages tout autour aussi), en aboiements intempestifs, et même, souvent, en déjections disposées toujours bien en évidence...

 

Pas davantage motivés par l’esprit de vengeance que ceux du premier chien, tous les comportements n'étaient qu'expression des tensions vécues qui, au passage, lui en permettaient la décharge (par la motricité, la communication par vocalisations et les dépôts urinaires et fécaux).

 

Dans un troisième cas, c’est à la suite de leur déménagement qu’elle s’était mise à aboyer, dégrader et souiller la maison de ses déjections éparses, puis ensuite à creuser dans le jardin chaque fois que ses propriétaires tournaient les talons.

Là aussi c’est sa détresse que notre amie exprimait, devant une perte de ses anciens repères de vie, insécurité intérieure qui peut aussi être ressentie par certains chiens, lors des retours de vacances ou de perte d’un être cher de sa famille, par décès ou divorce par exemple.

 

Un comportementaliste pourra identifier avec précision ce qui motive ces différentes expressions de la détresse d’un chien : dégradations, aboiements, éliminations dites "malpropretés", mais aussi agitation, activités autocentrées (grattage, léchage, parfois jusqu’à mutilation), comportement alimentaire déréglé, etc.… la liste n’est pas exhaustive.

 

Chez leurs propriétaires respectifs, les trois chiens avaient chacun souffert de cette seconde croyance qui accompagne la première. Encore chiot, le premier avait déjà commencé à exprimer son inquiétude quand son maître s’absentait. Il se saisissait d’un objet ou d’un vêtement, le gardait avec lui sur son tapis, mais sans vraiment l’abîmer.

 

Constatant ces premières « bêtises » en rentrant chez lui, le propriétaire bien fâché y avait réagi en grondant son petit chiot, récupérant ses affaires sur lesquelles le chiot sans comprendre, mi-confiant mi-inquiet, venait se rouler et se mettre sur le dos en posture dite de soumission, pour tenter d’apaiser le soudain courroux de son propriétaire.

 

Ce chien, n’étant pas en mesure d’associer la brusque colère de son maître au fait qu’il avait, dans la journée, transporté et mâchonné tel objet sur son tapis, ne comprenait pas ce qui motivait cette conduite, et se mit petit à petit à craindre chaque réapparition du propriétaire.

Il venait dorénavant l’accueillir excité de le retrouver enfin, mais les oreilles basses, tour à tour en sautillant puis s’aplatissant, s’attendant à cette colère incompréhensible et maintenant habituelle, à chacun de ses retours.

 

L’escalade des incompréhensions mutuelles avait commencé : le chiot gémissait longuement dans ses moments de solitude (selon les dires du voisinage) et cherchait de plus en plus désespérément à trouver un apaisement, en s’emparant d’objets divers qu’il allait maintenant jusqu’à déchiqueter (cet exercice musculaire de sa mâchoire lui permettant d'évacuer ses tensions). 

Se sentant de moins en moins rassuré par ce propriétaire imprévisible, le chien était maintenant couché sur son tapis quand le maître rentrait, la tête et les oreilles basses avec juste quelques timides battements du bout de la queue.

 

Cette attitude craintive et dite de soumission en disait long sur sa désorientation intérieure et son souhait de ne pas entrer en conflit avec son maître, mais ce dernier l’interprétait humainement, comme l’attitude penaude d’un enfant qui venait d’être pris en faute.

Excédé par les plaintes des voisins, comme par les dégradations toujours renouvelées, le propriétaire entrait en fureur, s’agitait et réparait les dégâts, se retenait de frapper ce maudit chien qui pourtant « savait si bien qu’il était coupable » ! Il le punissait en l’isolant sur le balcon.

Après une bonne douche et une balade avec son chien, le maître retrouvait enfin son calme et sa bonne humeur. Le chiot, lui, redevenait un peu confiant… Jusqu’au lendemain seulement.

 

Pour le second, son histoire avait été tout autre.

En grandissant, petit à petit, il avait pris l’habitude de gérer bien des choses dans son quotidien. Il gesticulait devant la porte pour obtenir de sortir, aboyait pour avoir de la nourriture à table, ou pour que cesse une trop longue conversation téléphonique, ou une de ces discussions à n’en plus finir de son propriétaire avec le voisin.

Il sollicitait continuellement son petit monde pour recevoir attention, caresses, jeux.

 

En bref, il menait son petit groupe familial par le bout du nez, alors la première fois qu’il a vu sortir tout ce petit monde là sans lui, il n’était soudain plus certain d’avoir la place de celui qui a la disponibilité des siens, place qu’on lui laissait pourtant occuper d’habitude.

Ce chien était frustré par leur inconstance, et les aboiements, urine et défécations étaient là pour indiquer son malaise dans ce relationnel changeant.

 

A leur retour, Ies propriétaires ont commencé à se mettre en colère en entrant dans la maison, alors qu’il les avait bien entendus arriver d’humeur joyeuse en bas dans le garage. Lui qui était tout content de les revoir, est traité de « vilain chien ». Bousculé, repoussé sans ménagement, surpris par cette vague soudaine de colère, il court se blottir sur le canapé.

 

Ce que ses propriétaires ne savent pas, c’est que leur chien n’a pas un cerveau qui lui permette d’associer leur irritation présente à ses propres comportements d’il y a quelques minutes ou quelques heures. Il n’a pas commis de « bêtises », il a juste communiqué son désarroi en urinant sur le meuble de l’entrée, et déféquant bien en vue sur le fauteuil (urination et défécation étant un mode de communication des chiens entre eux).

Mais voilà, personne n’a compris « le message » et l’a au contraire interprété de manière erronée en pensant : « il s’est vengé ! »

Alors quand ce chien s’est à nouveau retrouvé seul, il a renouvelé sa communication aboyeuse (et les voisins ont commencé à s’en plaindre) et à semer ses déjections, à gratter la porte de sortie…

 

Avec une fureur grandissante, Ies propriétaires découvraient de plus en plus de dégâts après chaque absence. Le chien maintenant les accueillait assis dans un coin les oreilles basses, ils ont continué d’interpréter faussement sa nouvelle attitude de retrait inquiet par : « il sait qu’il a mal fait ! ».

C’est avec une confusion grandissante que le chien voyait maintenant revenir ses propriétaires, apeuré par leurs cris et gesticulations incompréhensibles pour lui, et prêt à grogner si on venait à trop l'approcher. La communication était coupée, chacun ne sachant plus faire confiance à l’autre.

 

Dans ces exemples, c’est la nature du lien qui l’attache à son propriétaire qui est génératrice d’inquiétude pour le chien. Non perçues pour ce qu’elles sont, les manifestations comportementales de son désarroi sont suivies de réponses maladroites des propriétaires, qui ne font qu’ajouter à la confusion de l’animal. C’est dans une recherche éperdue pour s’adapter qu’il en vient à produire des comportements de plus en plus désordonnés. Quand tout cela est compris, il devient évident qu’il y a nécessité de réorganiser les relations avec l'animal, afin que celui-ci retrouve l’apaisement. 

 

Les propriétaires de ces trois chiens n’avaient pas exactement le même travail à faire pour retrouver chacun un chien paisible et l’harmonie de leur relation. Mais c’est en passant d’abord par la compréhension du désarroi de leur compagnon, qu’ils ont pu ensuite s’impliquer dans les changements relationnels qu’il y avait lieu d’instaurer.

 

Comprendre l’autre signifie entrer dans ses raisons, admettre ses motivations. C’est une démarche de curiosité guidée par le respect de l’animal, qui mène à une communication plus vraie dans une authentique rencontre avec lui.

 C’est en cessant d’attribuer à leurs compagnons des sentiments et des pensées comme pourrait en avoir un être humain que les propriétaires des trois chiens ont pu déjà faire un grand pas.

En changeant nombre de ses comportements, le premier a dû montrer patience, indulgence et constance, pour que son animal découvre l’autonomie qui lui a permis de savoir mieux rester seul sans stress.

En modifiant également nombre de leurs propres conduites, les membres de la famille du second chien ont dû déployer aussi beaucoup de patience, de rigueur et de constance pour ne plus offrir leur disponibilité aux moindres demandes d'attention de leur amie, qui a fini par trouver la tranquillité intérieure.

Quant à la dernière, elle a réussi à se faire de nouveaux repères tranquillisants dans sa nouvelle maison. Ses propriétaires pleins de compassion pour elle et travaillant à répondre enfin de manière appropriée à ses inquiétudes, l’ont rendue plus tolérante à leurs divers changements de rythme de vie.


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