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Nos pages "conseils".

Divers textes glânés sur le net ou observations au seins de notre élevage de Shiba Inu, n'oubliez jamais que seul un vétérinaire ou un spécialiste peuvent vous conseiller et ceci uniquement après avoir ausculté votre chien !! sur le net tout est vrai, et tout est faux ou mal adapté car chaque chien est différent selon la race, son éducation et son environnement.



Refuge, éleveur ou SPA …

Voyez vous-même la différence entre un chiot d'élevage responsable et un chiot sortie d'une usine !

 

 

 

 

  
  

  


Transport de chiens illégaux en Italie.. 200 au départ -de 70 à l'arrivée.


Le marché légal et illégal des animaux a aujourd’hui pour scène principale les plateformes d’annonces gratuites. Des milliers d’animaux vivants sont proposés chaque jour sur les plateformes en ligne suisses. Parmi elles, une majeure partie des annonces ne sont pas sérieuses et trompeuses. La Protection Suisse des Animaux PSA a effectué pour la première fois en 2012 une large étude portant sur 19 plateformes en tout, qui avaient nom de domaine suisse. Elle y a analysé sous l’angle de leur qualité et sérieux plusieurs milliers d’offres de vente concernant les chiens, chats, animaux sauvages et accessoires pour animaux de compagnie. Les résultats furent décevants: sur près de 1400 annonces pour chiens, par exemple, 37% n’étaient pas sérieuses et 49% douteuses. Seuls 11% de ces insertions ont été jugées sérieuses. Pour 3%, il s’agissait clairement de tentatives d’escroquerie, les dénommées annonces Cameroun. Tout en publiant l’étude et ses résultats, la PSA a exigé des plateformes qu’elles s’asseyent à la table pour un dialogue, afin de discuter et de mettre en application des améliorations. Par ailleurs, des propositions de solutions clés en main accompagnées de guides et listes de contrôle ont été présentées à la branche, afin de fournir tant aux exploitants des plateformes qu’aux annonceurs et acheteurs potentiels des informations et conseils concernant une présentation sérieuse sur Internet pour l’offre et la vente d’animaux. 

A mi-2013, la PSA a réexaminé les plateformes, en particulier du point de vue des propositions d’amélioration préalablement discutées. En dépit des promesses de certains exploitants quant à une action dorénavant plus sérieuse et plus respectueuse des animaux sur le marché des annonces, la PSA doit à nouveau – à l’exception de quelques rares améliorations constatées surtout dans le domaine des tentatives d’escroquerie – faire part de mauvais résultats concernant la protection animale et le sérieux des insertions. L’affairisme se traduisant par des annonces opaques, douteuses ou incompréhensibles et proposant des animaux a toujours priorité sur la protection de ceux-ci et les intérêts justifiés des acheteurs potentiels. Comme la responsabilité personnelle semble faire défaut dans la branche entière, la PSA examine la possibilité de procéder par voie législative contre le commerce animal dépourvu de sérieux sur Internet, et contre les firmes qui y prêtent main et en profitent.

Exigences posées aux exploitants de plateformes d’annonces suisses

  • Ne publier aucune annonce contenant des offres pas sérieuses et/ou illégales d’animaux vivants.
  • Blocage d’adresse IP d’annonceurs étrangers.
  • Pas d’offres pour des auxiliaires à l’éducation d’animaux de compagnie qui ne peuvent être utilisés en Suisse du fait de la législation sur la protection des animaux (par ex. des colliers à pointes et colliers étrangleurs sans boucle d’arrêt, systèmes de clôture invisible, etc.).
  • Pas d’offres de systèmes de cage et d’enclos qui ne répondent pas, selon la législation sur la protection des animaux, aux dimensions minimales pour l’espèce en question ou ne satisfont vraiment pas aux exigences de la détention animale.
  • Pas d’insertions proposant des produits/éléments constitutifs d’animaux sauvages menacés, par ex. ivoire, écailles, fourrures, viande, etc..
  • Il doit y avoir pour tout un chacun et à tout moment sur la plateforme une fonction permettant d’annoncer un abus (avec motifs spécifiques tirés du domaine animal).
  • Il doit y avoir également pour tout un chacun et à tout moment une fonction utilisable pour la recherche d’autres annonces du même annonceur.
  • Mettre en ligne des avertissements concernant les annonces pour animaux et le lien menant aux offres de conseils en matière de protection animale.

Lors d’un débat sur le mur d’un ami, concernant le fait (honteux) d’adopter son animal en élevage, j’ai ressenti le besoin d’exprimer mon point de vue à ce sujet.

La personne disait « le pire ce sont les gens qui adoptent en élevage alors qu’il y en a plein qui attendent leur tour en SPA »

Pour vous le travail de socialisation, de sélection de chiens (ou chats) en bonne santé, les tests de santé sur les maladies héréditaires, les installations pour offrir aux petits un environnement riche afin que les futurs adoptants aient un animal bien dans ses pattes, prêt à affronter la vie… Tout ça c’est pire que Madame Michu qui a fait faire une portée, puis deux, puis trois, puis quatre à sa chatte pour qu’elle connaisse moult fois « le bonheur d’être maman » ? C’est pire que les animaleries qui importent à bas prix des chiots malades, élevés dans des caves puis dans des cages vitrées ?

Qui sont les animaux des SPA qui attendent tristement qu’on les prenne ? Je vais vous dire ce que j’en pense :

Une majorité, c’est Monsieur Machin qui a laissé Youki se balader dans le village parce qu’il avait la flemme de le promener.

C’est Madame Duduche qui a laissé Pepette dans le jardin parce qu’un chien c’est mieux dehors et dans la maison elle fait des dégâts. C’est Pépette et Youki qui ont copulé à outrance, c’est Madame Duduche qui n’a pas surveillé ni stérilisé sa chienne, qui a donné les chiots « contre bons soins » sans informer les adoptants des contraintes qu’impose un chien.

C’est Monsieur Bebert qui a pris une belle chienne et qui décide pour rentabiliser l’achat de faire saillir Chaussette par le premier type-/de-la-meme-race/ du coin sans aucun test de santé ni de comportement, a vendu ses 12 chiots 400 € sans pedigrée. Combien partiront à la SPA ?

C’est Madame Chonchon qui a décidé de payer 600 € de moins pour aller acheter son bébé chien chez Monsieur Bebert parce que bon, un chiot ça devrait pas coûter si cher. Sauf que Médor il a des comportements de sa race : il creuse des trous, il court après les lapin, et Médor il a tué les poules du voisin, alors on n’en veut plus et pouf : SPA.

C’est Monsieur et Madame Trucmuche qui voulaient un chaton et se sont dit qu’ils allaient prendre en animalerie parce qu’il y en a une dans le coin et que ooh qu’ils sont trop mignons ! Et le vendeur a fait son boulot de vendeur : leur vendre un produit. Sauf que le chat il fait pipi partout, pouf, SPA !

C’est Madame Ginette qui va sur internet parce qu’elle veut un chien de race, donc elle va aller dans un élevage, mais bon, elle veut pas faire trop de route, alors elle prend le premier élevage du coin : il est pas super cher en plus ! Et l’éleveur ne la titille pas trop sur le fait qu’elle s’absente 10 h par jour et qu’elle vit au 4e étage en centre de Paris, sans ascenseur, et que peut être un berger belge malinois c’est pas l’idéal pour son mode de vie. C’est le 5ème qu’elle appelle, et les autres étaient tous plus loin et l’ont titillée, les casse bonbons… Alors elle part avec Paco et Paco lui refait l’appart et hurle toute la journée, toute la nuit alors à 6 mois quand il commence à devenir grand Madame Ginette elle ne le gère plus, il est grand et vif et elle ne peut plus s’en occuper ! Pouf SPA…

Enlevez ces cas là, et il reste quoi ? Les éleveurs chiants. Ceux qui vont passer leur vie à faire en sorte que leurs chiots soient sociables, partent avec les bases pour une belle vie, offrent un véritable suivi à leurs adoptants et proposent que, si jamais la vie venait à leur mettre des bâtons dans les roues, le chiot revienne à l’élevage sans frais supplémentaire.

 

Enlevez le pavé que je viens d’écrire au dessus, et vous videz les refuges de leurs chiens.
Resteront les chiens des gens qui, trop honteux d’abandonner, n’oseront pas admettre à leur éleveur qu’ils ont échoué, qu’ils abandonnent leur animal. Et avec un si petit nombre, il sera facile à l’éleveur de retrouver le chien et le récupérer.

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Les acteurs de la misère animale

Au début de l’hiver, la période de Noël approchant à grand pas, j’ai rédigé une lettre ouverte, sur Facebook, au sujet du clivage animaux d’élevage /vs/ animaux pris en association, dont sont parfois victimes les personnes ayant fait le choix d’adopter leur animal dans un bon élevage. Le débat avait été lancé par une personne qui prétendait que « le pire ce sont les gens qui adoptent en élevage alors qu’il y en a plein [des chiens] qui attendent leur tour en SPA. » Sur le coup, j’ai publié cette lettre ouverte passionnée, trois mois plus tard je reprends le clavier afin d’étayer mon propos.

Selon nous : Qu’est ce qu’un bon élevage ?

Il doit y avoir autant de notions de ce qu’un bon élevage doit être qu’il y a de personnes connaissant le travail. Je pense même que tout éleveur pense que son élevage est un bon élevage, car il répond à ses propre critères de sélection, il respecte son éthique personnelle et s’y tient en général. Pour certains le bon éleveur est celui qui rafle tous les titres en exposition. Pour d’autres c’est celui dont l’affixe apparaît le plus souvent lorsque l’on parle d’une race. Pour d’autres encore c’est celui qui aura produit le plus de chiens champions (d’Agility, de Ring sportif, d’Obéissance…). Nous ne prétendons donc pas vous parler du bon éleveur universel, mais bien de ce qui, de notre point de vue, définit un bon éleveur.

Le bon éleveur veut avant tout le bien être de ses animaux, ses reproducteurs sont aussi ses chiens de compagnie, ils vivent à ses côtés, entrent dans la maison et partagent son quotidien. Leurs chiots en feront de même. Il les nourrit avec une alimentation de qualité, adaptée à leurs besoins biologiques, et leur apporte le temps d’activité quotidien dont ils ont besoin. Il se préoccupe autant du bien être de ses propres chiens que de celui du devenir de leur progéniture. Ses chiots doivent être heureux, et ce, tout au long de leur vie.

Pour s’en assurer, le bon éleveur met en place un suivi à vie de ses petits. Il a régulièrement des nouvelles, ou si on ne lui en donne pas, il vient en demander. Pour cela, le bon éleveur connait chacun de ses chiots (ou chatons), il sait qui sont leurs mères et leurs pères, connait leurs caractères et leurs problèmes de santé s’il y en a. Le bon éleveur s’est assuré que la famille chez laquelle il plaçait son bébé était la plus appropriée à son caractère. Parallèlement, il leur a proposé suffisamment de socialisation et d’expériences positives pour qu’ils puissent appréhender la vie avec plus de sérénité.

Le bon éleveur accorde de son temps à ses potentiels adoptants. Il nourrit une véritable passion, et son plaisir est de la partager avec ceux qui lui permettent de la vivre : les gens qui lui prendront peut être un chiot. Il saura répondre aux questions et en poser d’autres, afin d’amener la personne à savoir exactement ce qu’elle recherche chez son chien, et la guider vers celui qui lui correspondra le plus. Le bon éleveur est également capable de reconnaître lorsque le chiot des rêves de son interlocuteur ne correspond pas à ceux qu’il a fait naître, et saura le diriger vers un confrère qui travaille plus le type de chien recherché.

Le bon éleveur se préoccupe de la santé des chiens qu’il fait naître, le suivi qu’il met en place lui permet d’avoir des retours sur les problèmes de santé potentiellement héréditaires qu’il n’avait pas vu venir et d’éviter de reproduire les mariages à risque, ou au contraire, de reproduire des mariages ayant donné des chiens en excellente santé avec un très bon caractère. Pour éviter tout risque de problèmes de santé courants, le bon éleveur a fait tester ses reproducteurs sur toutes les maladies courantes connues dans la race.

Le but du bon éleveur n’est pas seulement de faire naître des chiots, il est de le faire en préservant ou en améliorant la race avec laquelle il travaille. Pour cela, outre les tests de santé, il s’assure de marier des chiens suffisamment génétiquement éloignés pour éviter les fragilités liées à la consanguinité. Il n’utilise que des reproducteurs mentalement équilibrés, en bonne santé, conformes au standard de la race.

Beaucoup d’autres qualités du bon éleveur n’ont pas été énumérées ici, nous prendrons peut être le temps de le faire dans un futur article, mais celles déjà citées sont suffisantes pour affirmer que les bons éleveurs ne sont pas responsables de la surpopulation animale en refuge.

Les acteurs de l’abandon et producteurs de misère animale

Des yeux vitreux qui se dissimulent, éplorés, derrière les grillages, des truffes qui s’immiscent entre les barreaux, des hurlements de détresse rendant la douleur émotionnelle de ces résidents palpables… voilà le lot quotidien des bénévoles et salariés travaillant en refuge. Toutes les personnes ayant passé plusieurs heures dans ces lieux témoignent de la même misère animale qui y règne… Des coeurs brisés, des animaux détruits souvent à l’aube de leur premier anniversaire ou laissés là au crépuscule de leur vie… après dix années de fidélité, bien mal récompensée…

Comment, devant un tel spectacle d’horreur, devant les regards perdus de ces innocents derrière les barreaux, peut-on rester calmes, et ne pas en vouloir aux monstres cruels qui les y ont laissés ? Je ne mentirai pas, j’en suis incapable. Je suis révoltée de voir tant de souffrance produite par négligence, par ignorance, par égoïsme et par bêtise… Mais il faut reconnaître également que celui qui abandonne n’est que le dernier maillon d’une chaîne de causalité dont il n’est pas le seul responsable, et que souvent la première cause de l’abandon c’est l’ignorance…

Les animaleries et leurs Salons du Chiot

« Oooh qu’ils sont mignons ! Regarde, maman ! On en prend un ? »

C’est vrai qu’ils sont craquants avec leurs bouilles de peluches à faire la une des calendriers de la poste. Et il y en a pour tous les goûts ! Des foncés, des clairs, des gros, des petits, des molosses, des bergers, des terriers, des retrievers… On en a de partout et on ne sait plus où donner de la tête ! Bienvenue dans le supermarché des chiens : le lieu où vous entrez sans avoir une idée précise de ce que vous venez chercher et duquel vous repartez avec « le chiot de vos rêves » comme ils disent chez M6… C’est le deuxième maillon de la chaîne de causalité à l’abandon. Quand on a de la chance, l’éleveur est même là pour vous présenter son produit. Je n’invente pas :

« Un bon coup de lustrage pour un poil bien soyeux, pour séduire les clients. C’est aussi pour faire craquer plus sur nos bébés que sur ceux des autres. On est avant tout là bas pour vendre ! »

Les paroles de Valérie, éleveuse toutes races, Emission TV « 66 minutes » de la chaine M6 sur le salon du chiot de paris 2018

Lorsque le champ lexical du merchandising vient se frotter aux jolis minois d’adorables bébés chiens, cela donne à la sauce une saveur fécale toute particulière… le but de ces salons et de ces grandes surfaces canines est clair : il faut vendre le produit. On ne parle pas de bien être animal ici, on refuse rarement la vente, ce serait dommage de passer à côté de tout cet argent ! Le client entre, il vient parfois juste pour voir, et, attendri par les petite boules de poil qu’on lui pose dans les bras, sort le portefeuille et repart avec un chiot. Un achat coup de tête, comme on l’aurait fait avec le tout dernier modèle d’écran plat ou de téléphone portable, sauf que la nouvelle cafetière n’a pas besoin d’éducation… elle ne renversera pas du café toute seule tous les matins si on oublie de la sortir… elle n’a pas besoin d’aller rencontrer d’autres cafetières… elle n’aura pas envie de découvrir le monde avec sa gueule, votre nouvelle cafetière high-tech ! On peut la laisser au garage où elle prendra la poussière, le bébé chien, lui, il ne restera pas sagement des années dans son carton d’emballage, et c’est comme cela qu’il se retrouve, trop souvent, derrière les barreaux d’un refuge surpeuplé…
L’adoptant a eu le tort de se laisser embobiner, mais c’est tout ce système qui est, en globalité, responsable. On produit aujourd’hui du chien comme on produit du poulet, du porc, des légumes : de manière industrielle, en très grand nombre (c’est mieux, et ça rapporte plus !) et le moins cher possible. La rentabilité est le maître mot… et c’est comme cela que l’on arrive à notre troisième maillon de la chaîne de causalité.

Les marchands de chiens et leurs usines de production intensive canine

Des hangars de plusieurs dizaines de mètres de longs, des granges remises aux normes à la va-vite, des chenils bétonnés, voici l’environnement merveilleux des chiots d’animalerie durant les cinq ou six premières semaines de leurs vies, age auquel, en général, ils sont retirés de leur mère pour partir se faire exposer derrière de belles vitrines décorées. Quand ils ont « de la chance » ils viennent de France… L’odeur y est forte, lorsque la paille ou le journal est changé quotidiennement, c’est que l’on est tombé sur une perle ! Bienvenue dans l’envers du décor de ces adorables lieux de vente. Comme le joli paquet d’œufs vous présentant les cocottes picorant l’herbe pour mieux vous cacher les cages et la fiente dans lesquelles elles survivent, l’animalerie et le salon du chiot vous montreront toujours des animaux propres, sur une fausse paille en papier nettoyée régulièrement. Le petit animal sent bon, il a été baigné à grande eau et savonné à foison, puis passé dans une machine sèche-chien, avant de quitter l’élevage.

Ce qu’il aura appris de ses premières semaines ? La protection de ressource, peut être, guère plus. La première fois qu’il voit la lumière du jour, c’est lorsqu’il est séparé de sa mère. S’il a un bon terrain, il ne sera pas trop craintif, pas trop agressif, pas trop destructeur… Et sa mère ? Aux prochaines chaleurs, elle sera de nouveau saillie. Elle a commencé à se reproduire très jeune, et donnera tout d’elle tous les six mois. Parfois, elle est capable de tenir sur ses pattes, et se déplace lentement, raidie par la fatigue, les mamelles traînant parfois sur le sol tant elles n’ont pas le temps de se rétablir.

Ce marchand de chien (que l’on n’appellera décemment pas éleveur) cumulera les animaleries, se fera connaître sur les sites de petites annonces, il lui sera bien souvent difficile de vous présenter les deux parents, de vous faire visiter les pièces de vie des chiots, parce qu’il n’en a pas. Le contexte du salon du chiot est donc idéal pour lui, pas besoin de faire visiter, pas le temps de répondre aux questions, et possibilité de mettre les adoptants en concurrence ! Le rêve pour vendre plus facilement !

Évidemment la plupart de ces chiots seront malades. Souffrant de toux de chenil ou tout simplement des maladies héréditaires que le producteur n’aura pas pris le temps de tester génétiquement, souffrant peut être de sa propre consanguinité parce qu’il n’est pas rare que leurs mères soient mariées à leur frère, à leur père (cela coûte moins cher que de prendre deux reproducteurs dans deux élevages différents…). Il est très souvent impossible de se retourner contre l’éleveur, vous avez acheté, vous avez fait votre choix. A votre charge les frais vétérinaires, à votre charge le comportementaliste, mais surtout à votre charge la tristesse de voir votre chien bien-aimé souffrir, et vous rendre malade de réaliser que si vous aviez su, vous ne l’auriez pas pris là…

Les autres marchands de chiens
Ces particuliers qui vous gardent un chiot de leur chienne…

Évidemment que notre chien est le plus beau ! Et on ne laissera personne en dire le contraire, qu’il soit de race ou bon corniaud, on l’aime notre toutou d’amour, et on aimerait le garder encore des années ! C’est souvent ce qui motive les gens à laisser leur chienne avoir des petits avec le chien du coin, ou avec l’autre chien de la famille. L’autre raison peut simplement être de se faire un petit peu d’argent : on a une belle croisée berger allemand, on la marie avec le croisé husky du copain et paf ! Ça fait des Chocapics ! On publie une jolie annonce en notant bien dessus que l’on vend des chiots « type chien-loup », on vous promet des pedigrees que vous ne recevrez jamais et on fait le mort dès que l’argent est versé… Enfin il y a simplement la négligence, la chienne se promenait toute seule dans le village, elle a croisé la route d’un chien, ils ont découvert les joies de la vie et se sont séparés comme ils s’étaient rencontrés, madame attendant une portée de 8 à 12 chiots, parfois de pères différents. Les chiots sont parfois « donnés contre bons soins » ou contre remboursement des frais engagés pour la portée.

C’est la façon de faire la plus naturelle et l’inconscient collectif dit que ce sont ces chiots là qui sont en meilleure santé, parce que ce sont des chiens croisés. Cependant, les chiots sont issus de parents non testés et on sait que la myélopathie dégénérative touche les races les plus communes (labrador, bergers, bouviers, boxer, caniches…), il semblerait également que les deux tiers des chiens opérés pour de graves dysplasies de la hanche sont des chiens croisés. Problèmes de peau, de thyroïde, malformations cardiaques, épilepsie sont autant de maladies qui touchent finalement plus les chiens issus de fermes élevages (comme décrites dans le paragraphe précédent) et de croisements que les chiens issus d’élevages sérieux et familiaux.

Souvent ces chiots nés chez des particuliers sont cédés trop tôt, ils n’ont pas été socialisés correctement, les gens ignorant bien souvent qu’il faut le faire, parfois ils ne sont même pas identifiés ou vaccinés, ni même vermifugés. Les adoptants ignorent également que pour avoir le droit de céder un chiot « type » ou « croisé », le particulier doit être en pocession d’un CCAD : Certificat de Capacité à l’élevage d’Animaux Domestiques. Parfois tout a été fait ! C’est de la loterie, et l’adoptant averti devra se renseigner sur beaucoup de points concernant les lignées et le naisseur avant de sauter le pas et d’adopter son petit chien croisé.

On l’ignore trop souvent mais les chiens ont été, à l’origine, sélectionnés sur des patrons-moteurs, c’est à dire des comportements génétiquement déterminés, propres à leur race. Chez le berger, les patrons-moteurs de la prédation ont été en partie sélectionnés, quand ceux de la fin de la chasse ont été atrophiés, on retrouvera donc chez eux le pistage, la fixation oculaire, la poursuite, le rabattage et parfois la morsure, les patrons moteurs de la chasse s’arrêtent là pour eux. En revanche, les chiens de chasse comme les primitifs (les huskies, les spitz), les chiens courants, les lévriers ou les terriers (le jack russel ou le fox terrier par exemple) ont quant à eux été sélectionnés pour déclencher toute la chaîne de patrons moteurs de la chasse jusqu’à la mise à mort (morsure pour tuer, secouement d’étourdissement) et parfois même la consommation de la proie (nordiques, ratiers). De même, les caractéristiques inhérentes à la race (comme l’hyperactivité chez les malinois de travail ou les borders collie) ne sont pas considérés comme des trouble du comportement parce qu’ils trouvent un intérêt dans le travail, mais deviennent problématiques lorsque le chien est destiné à une vie de famille. Certains mariages qui sont parfois effectués de manière volontaire ou accidentelle produisent donc des chiots présentant des caractères parfaits (mélange de deux lignées de chiens de compagnie, doux, calmes et proches de l’homme) mais hélas trop souvent, les chiots présentent les caractéristiques incompatibles de deux lignées : mariez l’hyperactivité du border collie et la poursuite et mise à mort du chien courant, par exemple, et vous obtenez un chien parfait pour la chasse, ou cauchemardesque pour la compagnie : il partira sur du gibier en balade, ira tuer les poules de votre voisin (et y retournera dès qu’il pourra) si ses besoins ne sont pas exprimés par une activité encadrée.

Ce paragraphe n’a pas pour but de dénigrer les chiens croisés. La plupart de ces chiens sont les meilleurs chiens du monde ! Ils sont attachants, loyaux, et sont pleins de qualités qui ne demandent qu’à être exploitées. Cependant, les qualités d’un chien pour son humain ne sont pas celles attendues par une autre personne, et tout l’intérêt du naisseur est d’avoir conscience des caractéristiques des deux parents afin que les qualités de leurs chiots ne deviennent pas des défauts éliminatoires pour leurs adoptants.

C’est ce qui pourrait être le plus reproché aux particuliers qui font naître une portée pour l’extraordinaire physique qui en sortira sans tenir compte du caractère que cela donnera ni de ce que les adoptants qui viendront chercher leurs chiots attendent vraiment d’un chien. Si le comportement du chiot de correspond pas aux attentes du maîtres, au mieux il sera emmené chez un comportementaliste qui apprendra au maître à respecter et accepter son chien, au pire il finira, comme beaucoup d’autres, dans un refuge…

On en revient toujours là : les adoptants sont les premiers responsables de la misère carcérale animale. Comme on le dit souvent, c’est la demande qui fait l’offre. Tant qu’il y aura des clients à faire leurs courses sur les sites de petites annonces, dans les salons du chiot et les animaleries, il y aura des animaux en refuge…

Pour des raisons économiques, par méconnaissance des risques, du comportement canin, de ce qu’avoir un chien implique, ou en toute connaissance de cause, les gens font l’erreur ou le choix de nourrir ces marchés-là. Puis, se retrouvant débordés par les comportements naturels et prévisibles de leur chiot, finissent par baisser les bras, prendre les dernières bribes de courage qui leur reste pour assumer devant un refuge qu’ils ont échoué. Ou bien, lâches jusqu’au bout, iront en forêt ou sur une aire d’autoroute, abandonner Médor en espérant qu’une âme charitable daignera leur donner la chance qu’ils n’ont pas eu la patience de lui donner… L’abandon est alors peut être la meilleure chose qui puisse arriver à ce chien indésirable, de bien sordides histoires que je ne vous conterai pas ici relatent bien toute l’horreur que l’humain est capable de mettre en pratique lorsqu’il se sent dépassé par son animal de compagnie…

Beaucoup de personnes très bien intentionnées font également le choix d’adopter ces chiots là, malheureux, qui font pitié avec les conditions de vie de lesquelles ils les arrachent : ils se disent, en toute bonne foi, qu’il vaut mieux que ce petit chiot tombe sur eux plutôt que de rester derrière ces grilles d’animalerie ou ces vitres impeccables… ils n’ont pas conscience, en composant leur code de carte bancaire à la caisse, que prendre un chiot pour le sauver c’est faire marcher ce système. Qu’un pourcentage de cet argent nourrira la ferme à chiens qui a produit le chiot, qu’un autre va à la multinationale qui a bien flairé le filon et le reste aux intermédiaires, transporteurs et compagnie… Que fera le marchand de chien de cet argent ? Il achètera d’autres reproducteurs, investira peut être dans une extension de son hangar… Que fera le magasin ? Il achètera de nouveaux chiots au marchand de chien…

D’accord, mais pour le particulier ? Qu’apprendra-t-il s’il réussit à gagner de l’argent sur sa portée ? Si tous ses chiots croisés se vendent comme des petits pains ? Est-ce qu’il en restera là où il est ? Ou recommencera-t-il l’opération pour se faire un peu plus d’argent ? Je pense que vous avez la réponse…

La lourde et noble tâche des refuges

« Il détruisait la maison », « Il hurlait quand on était partis », « il attaquait nos chats », « il faisait son terrier dans le canapé », « il nous grognait dessus »… tant de bonnes raisons de laisser son coup-de-coeur/coup-de-tête derrière les grilles froides du refuge. Ici commence l’enfer du chien, ici démarre le chronomètre du traumatisme : chaque jour de plus passé par le chien derrière les barreaux est un peu plus traumatisant que le précédent : concurrence, protection de ressource, froid, stress, souffrance, ignorance, espoir, déception, frustration, manque d’exercice… Les bénévoles font ce qu’ils peuvent, ils ne sont pas assez nombreux. Malgré tout, ils essayent de sortir les chiens tous les jours, de les faire jouer, ils leur apportent un peu d’amour, un peu de douceur, de réconfort. Des comportementalistes interviennent également dans les refuges afin de travailler et rééduquer les chiens, leur apprendre les bases de la vie de famille, les classiques « assis » « couché » « attends » ainsi que la très importante marche en laisse etc… enfin, leur travail consiste à réapprendre (ou apprendre) au chien à faire confiance. Après la vie qu’il a vécue, l’abandon, l’isolement, la carence environnementale, le chien peut se montrer inquiet ou agressif. Afin de pouvoir être adopté et ne jamais revenir en refuge, le chien doit souvent avoir passé de longues semaines de rééducation ou d’éducation, que ni l’éleveur, ni le précédent maître n’auront pris le temps de lui fournir…

C’est une course contre la montre qui s’engage entre le chien et sa chance, plus il passera de temps en refuge, plus il perdra ses acquis de propreté, plus sa socialisation intra-spécifique (avec ses congénères) s’effritera, plus il apprendra les conflits de ressource, plus il aura besoin de son espace, plus il connaîtra la meute, ses avantages et ses nombreux inconvénients.

Moins connues mais tout aussi admirables dans leur démarche, les associations de protection animale travaillent activement au sauvetage des animaux abandonnés, en plaçant les chiens non pas en chenil mais dans des familles d’accueil, où l’animal sera rééduqué avant de pouvoir vivre une nouvelle vie dans sa famille-pour-la-vie. En famille, le chien ne connaîtra pas les traumatismes du chenil, il sera sorti quotidiennement, vivra dans la maison, aura parfois accès à un jardin, et sera traité comme les autres chiens de la famille. C’est un gros avantage pour les adoptants qui auront alors face à eux un chien naturel, qui ne sera pas en immersion dans un environnement stressant et bruyant. Ce type d’associations, bien que moins représentées que les chenils SPA, sont, selon nous, la meilleure chance des chiens abandonnés de retrouver une famille et d’y rester jusqu’à la fin. Nous vous en listons quelques unes à la fin de cet article !

Pourquoi les animaux de bons élevage ne se retrouveront pas en SPA ?

L’affirmation semble bien facile à faire, il est vrai, on n’est jamais à l’abris d’un mauvais placement, d’un maître qui décède, d’un accident de la vie qui force la personne à se séparer de son chien, alors pourquoi les chiens de bons élevages ne finissent pas leurs jours en refuge ?

Nous l’avons abordé dans le premier paragraphe, le bon éleveur propose un suivi à vie de ses chiots, il en prend des nouvelles régulièrement. Si la personne est dépassée, si elle vit un grand changement dans sa vie, avec ce suivi l’éleveur l’apprendra et saura lui conseiller des solutions, ou s’il n’y en a pas, lui proposer de récupérer le chien. Celui ci passera également par une phase de rééducation avant d’être replacé, mais ce dans le contexte rassurant de sa meute d’origine, auprès de sa mère et des autres chiens qui l’ont élevé. Si la personne ne donne plus de nouvelles, l’éleveur inquiet fera probablement les démarches nécessaires  pour en avoir malgré tout, si son chiot s’est retrouvé en refuge il n’hésitera pas à se déplacer pour aller le récupérer et le sortir de son chenil.
Le bon éleveur n’est pas infaillible, ses connaissances et son éthique le guident dans ses démarches, mais il n’est jamais à l’abris d’une personne malhonnête ou d’un mauvais placement.

Le bon éleveur assume ses erreurs, il en prend conscience, il les accepte et il les corrige.

Ecrit avec remerciements par : Sarah Hains-Hellebout   « élevage Les Loups d’Argoät »  




«Mon chien était en fait un bâtard malade»

Naïf, Stefan K. a été victime d’une vendeuse reconnue par les autorités de Thurgovie mais qui est soupçonnée de participer à un trafic organisé en provenance de Slovaquie

Au moment d’acquérir le chihuahua de ses rêves, Stefan K. n’imaginait pas avoir affaire à un véritable trafic d’animaux domestiques en provenance d’Europe de l’Est. Il aurait pourtant pu se méfier. Ce chien de race coûtait 750 francs suisses, à payer en espèces, alors que le prix du marché pour un tel animal peut s’élever à 3000 francs. «Tout semblait sérieux, affirme le jeune homme originaire de Saint-Gall. Lors de la transaction, la vendeuse nous a confié que la petite Mila avait souvent des maux d’estomac et qu’il ne fallait pas oublier de lui donner ses pastilles. J’ai pris cette remarque pour de l’honnêteté.»

Mais très vite, l’état de santé de la chienne va se détériorer. Atteinte d’un parasite de l’intestin grêle, Mila est en fait gravement malade. Un traitement antibiotique est nécessaire. Dans le doute, le vétérinaire recommande de répéter tous les vaccins. Coût de l’opération: 1000 francs. Sans compter une future opération dentaire qui doit encore être réalisée.

La mésaventure de Stefan K. n’est de loin pas un cas isolé. Il est la victime de Monika H., ressortissante slovaque installée en Suisse, qui a développé un juteux business de chiots importés de son pays natal. Cette femme à l’apparence irréprochable est au bénéfice d’une autorisation d’importer des animaux, 120 chiens et 60 chats par année, depuis 2015. Le tout avec la bénédiction de l’Office vétérinaire du canton de Thurgovie.

«Showroom factice»

Dans les faits, elle bénéficie d’une source d’approvisionnement presque inépuisable. Toutes les quatre à six semaines, elle se rend dans la ville de Banska Bystrica, à une heure de Bratislava, où sa famille vit toujours. La trafiquante y collecte des chiots qu’elle emmène chez le vétérinaire. Chaque chien possède un passeport et est muni d’une puce conformément à la réglementation. Chaque animal sera enregistré à la douane. Jusqu’ici, tout semble correct, presque trop.

Mais le procédé est jugé suspect aux yeux de plusieurs observateurs. Les visites chez le vétérinaire se résument à un tampon dans un passeport et ne reposent sur aucune véritable consultation ni vaccination. La date de naissance des chiens est souvent falsifiée pour atteindre entre huit et douze semaines au moment du voyage en Suisse, âge auquel les chiots peuvent être transportés seuls sans avoir subi de vaccins. Une attestation signée par un vétérinaire prouvant que le chien en question n’a jamais été en contact avec des animaux sauvages suffit. Les animaux vendus par Monika H. entrent précisément dans cette tranche d’âge. D’après un document des services douaniers, elle paierait 250 francs par chiot, puis les revendrait en Suisse entre 1000 et 1500 francs.

«J’étais complètement aveuglé»

Cette ancienne propriétaire d’un salon de manucure vit à Zurich depuis des années, mais possède également un appartement dans le canton voisin, en Thurgovie, qui lui sert de showroom. C’est là que les potentiels acheteurs peuvent voir les animaux et se laisser séduire. Stefan K. se souvient s’y être rendu avec sa femme. Il repense à la façon dont, assis sur le canapé, ils ont longuement câliné la petite Mila: «Je l’admets, j’étais complètement aveuglé.» Même le refus de la vendeuse de dévoiler le lieu d’origine de la chienne n’éveille alors pas ses soupçons.

Plainte pénale

Le jeune homme achète finalement l’animal, persuadé d’acquérir un chien de race. Mais, lorsque Mila commence à présenter ses problèmes de santé, quelques semaines après son achat, Stefan K. effectue un test génétique. C’est la douche froide. Mila n’a que 30% de correspondance avec un chihuahua. En d’autres termes: le chiot de Stefan K. est un bâtard, probablement né dans une ferme d’élevage en Slovaquie et transporté jusqu’en Thurgovie par Monika H., au volant de sa Range Rover blanche, pour y être proposé à la vente sur une plateforme en ligne.

Stefan K. s'en mord aujourd’hui les doigts. Il a été trompé. Néanmoins, il ne souhaite pas rendre Mila. Mais il l’assure: «Je vais déposer une plainte pénale contre cette trafiquante de chiens.»

En collaboration avec Thomas Angeli et Otto Hostettler («Beobachter») et Laura Kellöova (Aktuality.sk)

«Le trafic illégal de chiens» est un projet du Ringier Axel Springer Research Network. Ce réseau est formé de journalistes qui collaborent à des projets transnationaux de journalisme d’investigation. Les médias membres sont: Die Welt, Bild (Allemagne), Politico (Belgique), Pulse (Nigeria), Onet (Pologne), BusinessInsider (Royaume-Uni), Aktuality.sk (Slovaquie), Libertatea (Roumanie), Blic (Serbie), Blikk (Hongrie), le groupe Blick, Beobachter, Handelszeitung et Le Temps (Suisse).


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